Pas toujours facile à appréhender, ce dernier se révèle au fil des écoutes, court même le risque de laisser sur la touche, et finit par imposer ses trames obsédantes (2789), dont chacune correspond à une séquence de cinéma liée à un genre précis, ce qui fait de l’album une sorte de concept-album au déroulement logique. On s’y perd parfois, on cherche d’abord en vain l’aboutissement de ses composantes pour, de façon paradoxale, s’imprégner de ses climats. La fin de Orbis part 1:matter, par exemple, étant l’un des éléments déclencheurs d’une forme d’addiction à un contenu aussi envoûtant qu’exigeant, à la limite du décourageant pour qui ne poursuit pas l’effort d’assimilation.
L’effet se poursuit alors sur Orbis part 2: migration, entre la vivacité de Memory city et le galopant The skies qui ferme la marche, le tout sous l’égide de sons ingénieux émanant des synthés vintage du duo. Lesquels forment un rendu assez décalé, aux plages alertes et célestes dans le même élan (Orbis part 4: horizons). Avec, en point d’orgue, les dix minutes passées d’Egyptology, lancinant, sombre, qui sort du lot tout en ponctuant magistralement un disque qu’il faut « aller chercher ».