A l’image des Beastie Boys, par exemple, le métissage est de mise, sur fond rap bien sur, et l’album convaincant, haut en couleurs, qui passe par le rock (les riffs du probant Four horsemen en ouverture), alerte, au refrain mélodique, puis par un déroulement plus strictement hip-hop sur Peer pressure, sombre et groovy, dépouillé aussi dans son décor, que des sons rock détournés viennent toutefois ensuite mettre en valeur avec à propos. La recette est porteuse, Jennifer’s body, plus aéré, plus « cool », complétant l’album avec brio.
On croise ensuite des envolées de guitare bluesy sur Black Bart Simpson, Champagne Champagne ayant le don d’orner son hip-hop avec peu d’éléments pour au final le rendre parfaitement attrayant, puis des basses obsédantes guident Soda and poprocks. Le champ d’action est large mais ne s’égare pas, le groupe s’en tenant à une certaine sobriété dans la fusion, Strfkrs développant une structure poppy de bon aloi greffée bien sur à des vocaux rap. Le rendu s’avérant bon en dépit du fait que bon nombre de formations se soient déjà essayées à ce type de « mix », ce qui le rend insuffisamment novateur.
Enfin et avec la superbe contribution vocale de Fences, un allégorique Victims of a modern age, classieux, fait de Champagne Champagne une découverte plaisante, dont on suivra donc les travaux à venir avec intérêt.