Il y a en effet ici de belles dispositions, qui se manifestent sur treize morceaux de toute beauté, peut-être un peu trop globalement « courtois », qui heureusement décollent (trop peu?) sur certains passages (Sleeper) et affichent assez de superbe pour s’imposer. Arrangements soyeux et harmonies vocales appliquées, élans lumineux et cordes ajustées, jamais trop emphatiques, font le charme d’un album aux paysages boisés apaisants. L’acoustique est charmeuse mais pas mièvre (Leaves, Moon qui lance la machine avec une certaine vivacité), la quiétude, aux effets sains, prévaut et à l’écoute, on trouve outre la beauté générale de Domino, une certaine forme de sérénité, de félicité exaltée par les quelques passages alertes de l’ouvrage (The shade et son refrain insistant, Under a sea of lies ou encore Question marks, un The end of the day part II aux effets psychédéliques saisissants).
L’effet « chorale » des voix ajoute à cet état et les bienfaits de l’album appellent à y revenir, charmé par ces liegeois au talent parfaitement reflété par un disque révélateur, d’apparence calme mais au détour duquel pointent quelques plages fiévreuses de bon aloi.