Sur ce nouvel album, il privilégie la piste folk, mais décline le genre avec soin et variété, en faisant preuve d’attention dans ses « décors », et met ainsi en place onze morceaux scintillants. Grâce et finesse dominent et à l’occasion, se parent d’un arrière-plan un peu plus « troublé » (Free birds), de plans psyché soignés (Cuckoo), après une amorce de toute beauté, entre la tranquillité gentiment agitée d’Everything collapsed all right et un On the line feutré, doux, du plus bel effet. Avec She’s resisting, avenant vocalement et doté de percus insistantes, les débuts sont aboutis, le charme opère et Beats, tout aussi subtilement bâti, puis Myself by heart, fort d’une acoustique racée et de voix avenantes, prologent la magie d’un opus insidieux, dont les écoutes successives dévoilent lentement toute la sève. Des cuivres enjolivent le tout et sur sa seconde partie, In the backyard of your mind dévoile entre autres un Fabulous aux sonorités psyché lancinantes, suivi de Souls in the parlour. Avec les mêmes penchants ouatés que nombre de chansons du disque, celui-ci en étend la magie, imité en cela par le lent Mellow to blossom. On omet même le relatif manque de vigueur de l’ensemble, tant le tout séduit et appelle à y revenir, à (re)découvrir les multiples richesses de l’opus.
Lequel prend fin sur I know the snake, aussi élégant, aussi habilement conçu et fin, sans être, loin s’en faut, inerte, que le reste.
Plus qu’un disque à décrire donc, il s’agit là d’une oeuvre qui s’écoute, se ressent et se livre aux fil des auditions. Avec à la clé, entre autres atouts, de bien belles envolées psyché et des airs de toute beauté, légers et modérés, vite addictifs.