Groupe italien, Appaloosa a déjà son actif une discographie fournie et avait créé la surprise avec Savana, dernier album en date. Hybride, doté de deux basses et par conséquent d’un certain groove enfanté dans l’agitation, il a partagé la scène avec des formations diverses du point de vue stylistique (Cypress Hill, Aucan, BRMC…), et défini un genre qui ne doit qu’à son ingéniosité.The worst of saturday night illustre bien, par son côté cosmique du aux claviers combiné à un allant certain et des explosions sonores soudaines, ce souhait, parfaitement mis en oeuvre, de se démarquer. Aussi psyché que parfois fulgurant, kraut parfois (II rouge), il nous réjouit de plus sur pas moins de quinze titres et ne baisse en régime à aucun moment. Même les petits interludes tel Irish sont dignes d’intérêt et le début de l’ouvrage, avec un Calibriou d’obédience noise mais « fusionnant » puis les saccades de Beet Oven, aux sons de fond délirants sur fond de chant hagard, démontre d’excellentes dispositions. L’étrangeté maitrisée préside, adroitement orchestrée (Mazzpower et son canevas à la fois subtil et déjanté), la rage sonique doublée d’élans electro savoureux réhausse encore un disque probant (Ciompo wonder VS Nellano) et le rendu, unique, honore ses géniteurs.
Sur les instants de grâce tendue (Tito) ou sur des plages alertes, décorées par des synthés virevoltants et portées par deux quatre-cordes décisives, le résultat est de taille; il peut ensuite prendre des airs de diva auxquels succèdent des excès aériens et percutants dans le même temps (Yuri) et si l’ensemble exige un effort d’accoutumance, il s’avère en tous les cas hautement qualitatif. La funk de Pellestate, ultime morceau de The worst of saturday night, mettant fin dans la sérénité et de façon très musicale, façon Beastie Boys funky et instrumentaux, à un opus intéressant de bout en bout.