Ces deux titres donnent une idée des extrémités qui se côtoient ici et les huit autres, brillants (Mechanical love allie sons dingues et clairs et voix à la Deus pour un résultat épatant, saccadé, bardé de percus assénées, pour parfaire l’entrée en matière, tandis que l’ambiance western de Subway to your brain, qui évoque elle les French Cowboy, élargit la palette déjà étendue du groupe), confirment l’irréprochable tenue du tout. Douceur et folie sont associées avec adresse, la déviance supplante la normalité, relative, et la folie créative est de mise sur le bref mais étourdissant Sucessful failure, obsédant de par la répétition de ses motifs.
Plus loin, d’autres voix merveilleuses, croisées, font le charme de Zombie safari, au clair-obscur bien construit et à l’ornement, c’est une constante chez Joy as a toy, superbe. C’est justement cette superbe dans le ton qui éclaire Hot water (acid trip), sobre, à nu, avant que le groupe ne reprenne ses passionnants chemins de traverse sur Love zombie, sur fonds de chant déviant et de climat jazzy barré. Des breaks agités, entre penchants célestes et coups de boutoirs sonores, s’imposent et rendent les plages plus abouties encore, en même temps qu’ils en accroissent le côté instinctif et aventureux.
Enfin et avant le Only the mother… cité plus haut, Robots et ses sons en spirale puis son orgue entêtant, sur fond de voix une fois encore superbes et selon une cadence soutenue puis plus effacée, finit le boulot avec autant de prestance que le reste, validant l’excellence d’un disque éloigné des conventions, aussi avenant qu’insoumis.