Liz Green
Le début de soirée s’annonçait prometteur, lancé par un a capella de la première nommée, annonciateur d’un concert attrayant et particulier. Il le fut…l’espace de quelques morceaux, le style daté de la dame et sa jolie voix faisant effet que la sensation ne s’estompe en raison d’une trop grande linéarité dans le jeu, trop retenu et prudent bien qu’indéniablement personnel. On aurait aimé un peu plus de fantaisie, des cuivres plus exubérants, quand bien même l’extravagant saxophoniste de l’Anglaise y allait d’interventions appréciables, et que les morceaux sortent à l’occasion de leur réserve, de ce train-train finalement un peu trop policé.
Cependant, le côté « ancien » des chansons, leur bel ornement et le chant ont sauvé la mise et permis au set de demeurer intéressant; on le qualifiera donc de perfectible et quoiqu’il en soit, il aura de toute évidence réjoui la plupart des personnes présentes dans la « Lune ».
Mina Tindle
Mina Tindle va ensuite, elle, instaurer une singularité plus affirmée en alliant pop-folk aux arrangements chatoyants et fréquents écarts, un peu comme chez François & the Atlas Mountains, via des chemins de traverse plus agités. Armée d’un organe vocal aussi séduisant que son sourire et son minois, Pauline envoûte, parfaitement supportée par ses deux musiciens, et donne joliment vie à Taranta, son dernier album, en imposant légèreté vivace (To carry many small things, Lovely day) ou folk dénudé (The good), sans ennuyer et sans sombrer dans un registre conforme ou répétitif.
On sent chez elle de l’ambition, le désir de construire un univers qui lui appartiendra et pour l’heure, la démarche engendre de belles choses et parait en bonne voie. La demoiselle étant d’ailleurs régulièrement sollicitée dans le cadre de collaborations, ce qui prouve sa fiabilité.
On lui demandera tout de même d’intensifier sa prise de risques, déjà plaisante dans le rendu mais qui gagnerait selon moi à se faire plus poussée, plus aventureuse et plus fougueuse encore. Pour générer, en conclusion, des prestations plus captivantes encore que celle de ce soir, charmeuse et digne d’un intérêt notable.
Photos William Dumont.