Midlife Poncho est le second opus de la « bande » ainsi formée, et livre douze titres entre splendeur pop façon Bewitched Hands (King of the hill, sautillant) et electro-pop narrative, puis plus enlevée, pour un début d’album hautement qualitatif (Midlife poncho). Musicalement, dans le panel mis en place, c’est original, imparable, et les voix entrecroisées, opposées, font merveille. Entre pop atmosphérique mélodieuse (Drums of dawn), aux envolées gentiment acidulées, et electro fine et crépusculaire (I mean love), aux relents dream-pop, rien ne flanche et le saccadé Nightingale, lui aussi « brumeux » dans les voix, vient parfaire une nouvelle sortie qu’on pressent déjà plus que solide. Medication will be fine et son electro-pop savamment concoctée, basée elle aussi sur des organes vocaux alliés, en achevant en tout cas le premier volet avec maestria.
Suite à cela, le ton se durcit sur un I wanna dance with you aux guitares aiguisées, merveilleux, aussi sombre qu’obsédant, qui étend le champ d’intervention de l’Orchestra, précédant un Wish plus alerte encore, légèrement Curien dans les gimmicks sonores, entêtant de par la répétition de motifs enivrants. Que ce soit vocalement ou dans le « décor », tout fonctionne, la cohérence est de rigueur et on profite ensuite à plein de Sunday evening, plus délié, où basse et chants suffisent à créer la dépendance, juste appuyés par des claviers sobres et un rythme métronomique.
En fin de parcours, Il y a, aux touches acoustiques et bluesy, instaure lui une sorte de folk/lo-fi chanté en Français, élégant. Puis She kissed my forehead, faut d’une pop-rock subtile et enlevée, aux guitares fines mais présentes, et un See U bien breaké, fin, sensuel et souillé, mettent un terme de bien belle manière à un Midlife poncho majeur, aux allures de superbe synthèse des différentes productions et tendances explorées par les artistes made in Herzfeld, qui signent là un manifeste de toute beauté, unique et inclassable et, surtout, d’une qualité de tous les instants.