Entre Wampas et Rebels of Tijuana, pour tenter de les situer, les bonshommes et la dame s’illustrent et allient une certaine qualité verbale, et l’impact de guitares remontées, dans un créneau qui connait actuellement un bel essor et a pour mérite de remettre le chant en Français au goût du jour. L’énergie, de même qu’un côté gentiment et délicieusement rétro, sont de mise et génèrent treize titres sans travers, de La lune à blâmer et ses choeurs marquants à l’endiablé et tranchant Ne perds pas la tête (Marie-Antoinette), en passant par les plages dont se charge, au micro, Suzie et qui eux, imposent une trame plus 60’s charmeuse au possible (un excellent Manteau de froid). Cette dernière trouvant dans l’organe de Luc Brien son parfait pendant masculin, plus enragé.
Des essais courts et acérés, tel Danser sur ma tombe, côtoient ensuite une pop-garage sur laquelle Suzie se fait plus offensive (La fille dans la vitrine) et la qualité persiste, confirmée par un trio amorcé par Le soleil se meurt à l’ouest, petit hymne parfaitement représentatif de la vigueur et de la musicalité des Breastfeeders, et conclu par Ce ne sera pas un jour comme un autre, mélodique et entrainant et constituant le parfait complément de ce Poupée à dormir debout aux riffs secs lui aussi solide. Des parties d’orgue sobres et judicieuses renforcent l’album, de même que des solis courts et sans fioritures, et on se régale à l’envie de ces chansons simples et bien bâties, percutantes ou plus sensibles, pour découvrir, ou redécouvrir, un groupe méritant, grosse référence d’un créneau pop-garage certes bénéficiaire d’un certain revival, mais encore trop peu fourni en artistes réellement crédibles.
C’est le cas ici et pour le coup, on profitera longtemps encore de ce bon opus, gage sans nul doute de sorties live intenses, dansantes et percutantes.