Je me trouvais là, au milieu d’une foule qui hésitait entre mouvements maîtrisés et interrogations. Il restait encore de nombreuses minutes avant de sentir les premiers frissons de l’attente dans le noir et l’arrivée sur scène de Birdy Nam Nam.
Récemment critiqués par les fans concernant le prix des billets de leur tournée, ces derniers légitimaient la petite accroche par une recherche d’effets visuels au dessus de la moyenne. Un petit spectacle en somme, pour suivre quatre des meilleurs DJs de la planète. Il est clair qu’entre 28 euros (pour les étudiants) et 31 euros (pour les non-étudiants, du coup), et alors que beaucoup de fans de la première heure avaient décidé d’ignorer le concert, la plupart des spectateurs présents attendaient du show.
Je m’attendais personnellement à vivre un live planant à la hauteur de celui d’il y a trois ans qui restait pour moi un excellent souvenir.
A vrai dire, avec une première partie comme Jackson, c’était à double tranchant. On pouvait être plus que déçu d’un mix pas loin d’être sans grand intérêt, sinon carrément désagréable.
Mais grâce à ça, Birdy Nam Nam pouvait arriver en tant qu’héros sauveurs de la soirée.
J’éviterai de me pencher trop près sur Jackson puisque notre ligne éditoriale concerne la musique que l’on aime et nous fait ignorer le reste.
Aussi n’ai-je pas envie d’évoquer tout ce qui dessert de nos jours la musique électronique, même si celui-ci se trouve en être un très bon exemple.
Enfin (ouf de soulagement en premier lieu), Birdy Nam Nam arrive, sous les acclamations d’un public finalement très calme qui découvre le nouvel album Defiant Order en live.
Un nouvel album tantôt répétitif, aux éclairs de génie ci et là, moins expérimental que le premier, moins dance-floor que le deuxième mais très agréable.
La Médoquine découvre donc tout d’abord une intro bombesque Jaded Future, juste un peu molle par rapport à la version du CD tant elle se montre incisive sur celui-ci. On assiste à une première partie qui débute vivement mais qui s’essouffle un peu vite. Ensuite vient un moment plus calme, un rythme plus lent pour un voyage sonore plus tamisé (Written In The Sand) très bien venu. Puis apparaissent des moments plus violents mais qui ont du mal à exploser, cela est peut-être dû à la nouveauté des chansons que le public ne semble pas reconnaître. En tout cas, pas autant que The Parachute Ending (du précédent album Manual For Successful Rioting) vu la réaction de liesse pendant le mix de cette piste très réussie.
Un mini pseudo-rappel plus tard, une nouvelle partie débute et la construction s’avère positivement identique. Des débuts rythmés, un peu de calme ensuite. Mais cette fois-ci, la fin est demandée (et prévue par le groupe, quand même) par le public.
Le tout sous des lumières cool, très cool, mais encore une fois un peu fades par rapport à l’attente. Ok c’est beau, des projos qui balancent du bleu sur le public ou du rouge électrique sur la scène mais … voilà.
J’étais cependant ravi de me voir secoué par les versions live des excellentes Cadillac Dreams (flottant dans un espace futuriste), (The Golden Era Of) El Cobra Discoteca (rétro-futuriste sombre et aux lyrics entêtantes), ou Black Bird Cloud (minimaliste à l’ambiance étrangement proche de The Knife), qui chacune dans leur genre se montrent être des morceaux épurés et de grande qualité.
« Abbissize, Abbissize » scande le public à l’accent fort peu soigné.
DJ Pone rectifie avec un sourire chambreur en parlant d’Abbesses, prononcé à la française, désignant une station de métro à Paris. « Abbesses » messieurs-dames ! N’est pas parisien qui veut !
Bon, pour ceux qui ne savent pas prononcer, rien de grave. Pour ceux qui ne voient absolument pas de quoi je parle, honte à vous. Ouvrez le premier player disponible sur la toile et lancez-vous. Ecoutez et revenez ensuite (s’il vous plaît).
Il s’agit évidemment du tube phare du groupe, sorti du premier album éponyme de 2005. Une réussite électro-expérimentale-multi-instrumentale-qui-fait-bouger-même-sans-autorisation.
Abbesses (oui j’insiste pour que chacun d’entre nous qui nous trompions le prononce à la française) clôt donc le set des Birdy Nam Nam et le simple fait de l’avoir à la fin excuse toute mauvaise ou minuscule critique que l’on peut en faire.
Globalement, un live agréable mais qui n’explose jamais, des artistes un peu moins provoc’ que d’habitude (et en fait, ça fait du bien) et qui assurent toujours autant au niveau technique, dans une ambiance visuelle colorée mais jamais très pertinente en ce qui concerne le côté spectaculaire. Du très facile au final, mais toujours du bon pour Birdy Nam Nam.