Marvin, Pneu, Electric Electric et Papier Tigre sont dans un bateau, qui tombe à l’eau ? Personne. Mais qu’est-ce que ça a tangué, qu’est-ce que ça a secoué, c’en était… grisant, euphorisant. Quand ça commence, je ne sais ni où poser mon regard (sur Papier Tigre au final), ni où orienter mes oreilles. Le coup d’envoi est le signal qui lance la grande cavalerie, qui ne va cesser pendant une heure et demie d’asséner des secousses soniques du plus haut niveau.
Dans une veine complémentaire, les quatre groupes s’éclatent à se céder la parole, s’écouter, rebondir sur une rythmique lancée par l’un, avant d’offrir parfois de grands moments durant lesquels les quatre batteurs se mettent à cogner avec une puissance ahurissante, sur des guitares qui vrombissent de façon jouissive. Le public a le sourire, j’en fais partie, tellement l’expérience change les repères d’un concert classique, fait appel à la fois au corps (musique qui donne envie de headbanger furieusement, jeu de position des groupes et donc la provenance du son) et à l’esprit (suivre les subtilités rythmiques, les départs, les décrochages dans les morceaux), et surtout, les onze musiciens de ce soir avaient un talent certain pour maintenir la tension et la puissance au plus haut. A la fin du concert, je me dis que finalement, la colo c’est assez énorme, et que j’y retournerais bien volontiers !
Photos : Mickaël Choisi
Merci à la Rock School Barbey