Fort notamment d’un Rubber orchestras de tout premier ordre, mais jouant également des titres issus de ses sorties précédentes, le chanteur charismatique et son groupe, chacun se montrant individuellement performant et se mettant au service d’un collectif grandement cohérent, ont vite amené les premiers rangs, essentiellement féminins, à se trémousser au son de ses compos funky épicées, dépaysantes et animées, ça et là, par des élans acides, ou expérimentaux, du plus bel effet.
Le plaisir musical était donc énorme et à cela est venu s’ajouter un charisme certain de la part de l’artiste, en communion totale avec un public sans lequel il se permettra d’ailleurs de descendre pour quelques pas de danse racés. Doué d’un jeu de scène flamboyant, allié à l’accoutrement « turbanné » de son guitariste ou d’un bassiste rappelant…celui d’Urban Dance Squad, et bénéficiant de la frappe infaillible de son batteur et des éclairs de son saxo, Anthony Joseph a dons signé un concert pétri de groove, hautement musical et aux touches encanaillées bienvenues. Les Griot, Started off as a dancer, les gimmicks funk de Tanty Lynn, les riffs de Bullet in the rocks sur son refrain entêtant et de façon globale, la « coolitude » de titres pourtant intenses (un Damballah démentiel) lui permettant de se distinguer et d’enflammer un Club conquis. Et d’outrepasser la qualité pourtant déjà conséquente d’opus auxquels la scène donne une vie et une animation notables.
Son « black rock » aux atours jazzy ou funky, parfait, déclenchant donc de jolis pas de danse au sein d’une assistance qui réclamera un rappel amorcé par des drums percutants et qui achèvera de parfaire une soirée profitable pour tous les sens.
Photos William Dumont.