Vandaveer
Dans un premier donc, Vandaveer, projet mené par Mark Charles Heidigger, par ailleurs bassiste dans These Unites States et aux commandes de The Apparitions, fait valoir une superbe collection de morceaux extraits des trois albums du groupe, dont le dernier en date, Big down deep. Accompagné par la chanteuse Rose Guerin, un clavieriste qui s’emparera parfois d’une guitare électrique pour relever certains titres et de Robby Catholic à la batterie, Heidigger envoûte par ses harmonies vocales avec Rose (Big down deep) et livre des plages folk scintillantes, gentiment désabusées et adroitement, sobrement ornées. Un harmonica joué par Robby en étoffera une et la sensibilité du registre fera mouche, de pair avec les quelques passages plus rugueux (The great gray, remarquable, de même que The nature of our kind) livrés par l’ensemble.
Humour et interventions en Français aidant, la qualité de chansons telles que Pick up the pace ou Spite itou, Vandaveer s’impose comme une superbe découverte pour beaucoup, et signe un concert de grande classe, ouvrant idéalement pour The Vegabonds.
The Vegabonds
Et pour qui a connu les Black Crowes et apprécie Kings of Leon ou My Morning Jacket, le rock d’obédience sudiste des géniteurs de l’excellent Southern sons, entre élans rugueux et instants modérés par un orgue classieux qui peut aussi se faire sauvage, va lui aussi constituer un véritable régal. Eclectique, passant du funky alerte au blues-rock rude, appuyé par des guitares rugissantes, après un détour par des morceaux feutrés et saccadés (American eyes) ainsi que des rocks toutes griffes sorties, voilà un groupe captivant et accompli dans tout ce qu’il met en place. Des détours presque pop-rock (Alongside Mr Hyde, Georgia fire), la classe du chant de David Allen et la justesse de l’instrumentation, constamment cohérente, parfont l’apparition du sextet d’Auburn. Et quand ça rocke, ce qui se produit fréquemment (Resolution, par exemple) sur la vingtaine de chansons offertes, impossible de rester de marbre devant cette formation, qui joue aussi les titres de son essai inaugural intitulé Dear revolution (Ballad of the movers & shakers, au rock rageur et mâtiné de guitares torturées), et marque son passage dans un Barasca qui pour l’occasion aurait mérité d’être plein à ras bord.
Photos William Dumont.