Avec en première partie deux groupes régionaux, Speed Freaks de Rouen même et Headcharger de Caen, le menu était attractif et bon nombre de chevelus…et moins chevelus sont venus remplir le 106.
Headcharger
En ouverture donc, Speed Freaks a fait valoir un set influencé par Motörhead, certes, mais néanmoins intense, puissant et constitué de morceaux tonitruants et bien exécutés, au sein desquels on pouvait relever une reprise du Nice boys de Rose Tattoo. Rageur, le combo local s’est en cette occasion mis en évidence et si Mathias Besnier et ses acolytes restent « optimisables », voilà de quoi supporter efficacement la sortie d’une toute première démo.
Suite à cette bonne entrée en matière, Headcharger et son indéfectible énergie, et ses attitudes spectaculaires sur scène, allait démontrer lui aussi de la verve et livrer à son tour un enchainement de morceaux qui, sans créer outre-mesure, le montrent tout à fait à son avantage. Entre métal, hard-rock et southern rock comme il se définit lui-même avec justesse, en démontrant de belles vélléités mélodiques (Without a nation) et en insufflant des plages stoner, le groupe de Caen fait parler la poudre et valorise le tout récent Slow motion disease, sorti chez XIII Bis Records. L’électisme est de mise et l’amalgame réussi, on sent que les garçons oeuvrent ensemble depuis de nombreuses années déjà, et voilà la salle surchauffée, prête à accueillir les Nashville Pussy « from Athens ».
Nashville Pussy
Et là, comme à son habitude, le groupe de Blaine Cartwright et sa femme Ruyter Suys, cette dernière se montrant impressionnante, dans le mouvement perpétuel, toute en pauses décapantes, va conclure avec brio cette soirée hard-rock, en jouant ses titres situés, pourrait-on dire, quelque part entre Motörhead et AC/DC avec une touche de rock sudiste. L’expérience de la clique est énorme, sa cohésion au moins autant et l’intégration d’une énième bassiste n’a en rien entaché sa puissance et la valeur de son répertoire. Get some, l’album datant de 2005, ou le plus récent From hell to Texas est joué en partie et la furie de morceaux tels que Pussy time, les grattes surexcitées aux riffs déments, les rythmes assénés, changeants mais souvent appuyés, de même que ces voix braillées, la « high energy » du groupe et ce non-choix entre les genres parcourus enfantent un concert assez bluffant. Come on come on, Going down swinging, Good night for a heart attack; voilà par exemple un trio de chansons phénoménales dont certaines seront jouées en l’occurence et, rehaussées encore par la gestuelle de Ruyter, enflammeront un public qui clamera le nom du groupe avant les rappels.
Speed freaks
Incendiaire, l’apparition du quatuor américain aura donc marqué de son empreinte l’antre rouennaise, et validé un choix cette fois encore pertinent émanant de son équipe.
Photos William Dumont.