Sur The Ashburys, Kirsty, Scott et Jennifer remettent donc le couvert et, dès la sitar qui introduit Maastricht « a treaty », imposent leur patte, désormais reconnaissable et dont l’originalité crédite grandement le groupe. Guitares batailleuses et rythmes simples se donnent le change, l’enchantement des voix haut perchées mais « qui sonnent » complète la donne, et Sophomore poursuit dans cette veine « maison » avant qu’ Everything is possible, plus dénudé, sans rythme reconnu, ne confirme la qualité, optimale, de ce second album d’Ecossais prolifiques.
Se profilent ensuite un 2nd hand rose leste, sombre, puis la folk vive de Ta wit ta woo, sertie de sons astucieux, dépaysants, et Freelove, qui fait la nique aux surestimés BRMC dans le rayon cadence plombée et instrumentation bourrue, avec l’avantage, de plus, d’être parfaitement contrebalancé par les voix, dans le même temps obscures et lumineuses de par leurs mélopées.
La seconde partie maintiendra ce niveau élevé, entre She’s so groovy 86′ et un Love, haight & ashbury flou, découpé, qui crée un effet notable et possède des penchants shoegaze appréciés. En y incluant l’obsédant Moondogs, ou l’épais et pesant Buffalo trace et ses sautes d’humeurs, l’essai est plus que réussi, le « fameux » cap du second disque franchi haut la main, et Haight-Ashbury s’impose non seulement comme un groupe singulier, mais aussi comme l’une des plus belles découvertes récentes.