Unison
C’est Pénélope qui ouvre le bal avec ses deux acolytes de Cercueil, auteur d’un Erostrate génial que la scène transcende et qui, en live et dans cette atmosphère sombre, prend une bien belle dimension. Entre plages se déployant lentement sur des sons froids et imaginatifs et essais plus rythmés, quand les deux ne se confrontent pas au sein d’un seul et même morceau (Slave wave), la voix de cette chanteuse singulière amenant un plus à l’ensemble frappé du style Cercueil, voilà une formation lilloise capable de tenir la dragée haute aux pointures du genre, qu’elle approfondit et dont elle redéfinit les limites initiales. Un concert intense, planant aussi, sonique et subtil à la fois, comme le sera celui d’Unison.
Cercueil
Cette fois, c’est la frêle et charmante Mélanie qui « préside », efficacement secondée par les deux bonshommes, dont son compagnon, aux effets sonores saisissants qui donnent lieu à des nappes obsédantes. En y ajoutant la voix songeuse de la demoiselle, ses mimiques qu’on ne peut que prendre en compte et des rythmes electro saccadés, voilà une alchimie originale, qui vous prend dans ses filets et enfante elle aussi un genre novateur. Avec à l’appui un premier opus magique, Unison et son shoegaze à la fois flou bien sur, massif et fin dans sa construction, se met largement en évidence et nous prouve, avec les Intimacy et autres Blood blood blood, pour faire court, qu’il faudra aussi, au minimum sur la scène hexagonale, compter avec lui.
A l’arrivée donc, la saison repart de fort belle manière dans notre petite « Lune », après cette soirée placée sous le signe de la froideur imaginative et synonyme de résultat probant, décalé et personnel à souhait.
Photos William Dumont.