A t-on besoin, de nos jours, d’un énième album « crossover », quant on sait qu’il y a une vingtaine d’années et plus, Urban Dance Squad, RATM et d’autres l’ont fait, à l’époque, de manière novatrice, suivis en cela par les Beastie Boys et Cypress Hill, ces derniers se montrant exemplaires dans l’authenticité et la férocité naturelle qui se dégageait de leur mixture.
Depuis, les Limp Bizkit et autres imposteurs au son gros comme leurs baggy se sont engouffrés dans la brèche, épaulés par…des producteurs comme Ross Robinson qu’on retrouve, tiens, aux manettes de ce Birth, school, work, death signé Hyro da Hero.
Alors oui, ça groove, ça conteste (Man in my city), ça riffe saturé (We still popular), le phrasé et la puissance font leur effet. Puis ça s’estompe pour disparaitre aussi vite que c’est apparu. La « faute » à un manque criant d’originalité, à l’absence de réelle innovation au profit d’une série de morceaux au son mastoc. Ca prend le temps de quelques écoutes, on headbange au rythme et sur les grattes de Sleeping giants et on apprécie l’alternance entre titres fusionnants et plages plus strictement hip-hop. Le Hyro sait y faire, ça oui, mais à l’arrivée, il ne fait que s’inscrire dans un créneau déjà essoufflé. De bons gimmicks sonores se font entendre, le flow est soutenu et fédérateur (Fuck you (say it to your face)), une accélération dévastatrice se pose sur Section 9 et la fin du disque, puissante, convainc.
Mais qui a besoin d’un tel opus, si ce n’est pour le ranger très vite auprès des oubliés après se l’être repassé plusieurs fois pour profiter de son mordant…?
Tout est dit et si le compagnon de scène des Deftones, Cypress Hill et autres Staind (c’est dire s’il ratisse large…) est capable d’étayer son propos, invitons-le à s’y atteler très vite…