Passé une première démo déjà bonne, les frères Valencelle et leurs acolytes s’attaquent à la réalisation de ce premier album et autant le dire sans tergiverser: ils y confirment largement leur aptitude à trousser, tels des Bewitched Hands en herbe, des hymnes pop-rock vivifiants, électriques souvent, modérés en d’autres occasions (le scintillant Outer space qui clôt l’album).
On ne trouve ici que des titres forts, doux puis appuyés comme le Audrey qui introduit les débats ou le standard Don’t stop breathing qui le suit et vient parfaire l’entrée en matière de Nearly colored. On ne s’ennuie pas une seconde et le plaisir prend son avec It’ll be just fine, aux motifs de six-cordes imparables que côtoient des mélopées maison superbes. Ca joue « up-tempo » mais jamais gratuitement direct; bien au contraire, c’est pensé et structuré avec un talent imposant et, surtout, chanté et exécuté avec l’assurance des vieux briscards.
On se régale bien sur des riffs de guitare de Out & inside, d’une basse mastoc et par extension de tout ce que les jeunots mettent en place, et on ne rechignera pas à les entendre poser le jeu à l’occasion, par exemple, de Dear leader. On pourrait d’ailleurs nommer et décrire tous leurs morceaux, qui même sur une durée plus étirée (le spatial I don’t live today) font leurs preuves, apportant leur pierre à un édifice pop, « mais pas que », flamboyant
En fin de parcours, l’énergie de Kill me that way, et ses choeurs, de même que sa nervosité dans le ton, puis celle de Early colors, raflent la mise et bien qu’on ait déjà, intégré le fait que l’opus des Meltones est d’ores et déjà majeur, mettent un ultime coup de botte plein de culot dans la fourmilière pop-rock hexagonale
Avec le Outer space nommé plus haut en conclusion, l’évidence s’impose: Meltones place d’entrée la barre très haut, et signe une grosse dizaine de chansons de haute volée à la hauteur d’influences bien digérées