Le ton léger aux accents sixties lui sied tout autant (La propriété c’est du vol), suivie d’un autre morceau probant et sentimental dans le verbe, Eternellement. D’aucuns diront que Didier chante faux, là n’est pas le propos: la qualité musicale, et celle de sa plume intelligemment affutée, parlent pour lui et peu importe la « justesse » des vocaux, qui d’ailleurs passent l’épreuve sans soucis.
Qu’il fasse dans l’entrainant, comme sur Magritte, tubesque, ou Punk ouvrier, entre orgues bien dosés et guitares efficientes, ou instaure un registre délicat (Le Mans) le bonhomme confirme avec panache un talent certes entrevu chez les Wampas mais qui, sorti du contexte réitéré de son groupe d’appartenance, n’en prend que plus d’envergure encore. Il ne faute jamais, sert un opus parfait, dont les écoutés répétées révèlent très vite les vertus. Karmann illustre ça, avec sa pop-folk élégante et plutôt entrainante, de même que le somptueux La folle de Marvejols, aux cordes aussi abouties que ses textes. Chaque titre dévoile mille et une qualités, dans une simplicité décisive, sans effets de manche ni exagération.
Sur la fin, Mister Wampas fait dans le délicat (Mais je sais très bien), puis impose un imparable charme rétro (Magique), pour finir sur l’auto-dérisoire et bien orné Ainsi parlait Didier Wampas. Pour, au bout du compte, signer un album qu’on risque fort de se repasser en boucle, bien plus rock dans le verbe, dans le contenu et dans l’attitude adoptée que certaines sorties matraquées à grands coups de lignes dithyrambiques usurpées.