Produit par Chris Gordon, leader de feu Baby Chaos (écossais à la power-pop de belle facture), l’album sert une belle série de titres marquants, et débute par un excellent Broken dreams. La voix de Dinny, alliée à l’instrumentation de Guillaume, fait mouche et la paire instaure sans plus tarder sa patte folk cadencée. Elle ne faillit pas, l’acoustique batailleuse de Put your eyes up et son refrain asséné confirmant dans un premier temps un début prometteur. Vocalement, on pense même à Garbage sur ce morceau, suivi des ruades électriques de Dancing with fire qui s’ajoute à la liste des chansons à retenir.
La complémentarité des voix (claire pour Dinny, plus obscure pour Guillaume) étaye le tout, et Reipas rend ensuite brillamment hommage à Greg « Reju », boss de Rejuvenation, et à son band Do you compute en en reprenant le Turnstile dans ce même esprit folk-rock encanaillé. Le créneau est savoureux, dénué de tout plage folk ennuyeuse et si l’énergie baisse sur Haze, l’atmosphère de ce morceau et son bel ornement le rend lui aussi probant.
Ensuite, les échappées folk-rock fatales reprennent leurs droits à l’occasion de l’explosif Hit the road, qui laisse l’instant d’après libre cours aux penchants du duo à l’humour, un brin ironique puisque ici, c’est le Pump up the jam de Technotronic qui est superbement repris à la sauce acoustique.
Dans un registre posé, June charme l’auditeur, de même qu’un Around you au mid-tempo impeccable. La parenthèse est judicieuse, aboutie, et Reipas saupoudre même son disque d’une pop sensitive sur Salty rain. Puis c’est How does it feel, leste et exemplaire dans son dosage entre rudesse rock pataude et brillance acoustique, qui met fin à un album séduisant, belle « arrivée » d’un groupe qui se démarque et se distingue joliment.