A l’écoute, bien lui en a pris d’imaginer cette réalisation, à laquelle il donne ici corps et qui s’avère aussi spatiale qu’enlevée, et dont le côté synthétique n’entache en rien l’excellence du discours. Dans un esprit un peu similaire à celui de son groupe d’appartenance, Wolinski développe un univers singulier, créatif et prenant, nourri de ses lectures et visionnages sci-fi issus des années 70 et 80, mais résolument moderne.
Même sur ce Kressyda qui outrepasse les dix minutes, il démontre une incroyable dextérité et allie des sons bien pensés et des rythmes versatiles, souvent appuyés, qui accroissent l’intérêt que suscite le bien nommé Labyrinths. 1985-quest donne le ton, impose des claviers célestes et si le chant était plus présent (on ne le trouve, de façon traficotée mais appréciable, que sur l’excellent Stitches qui suit), on serait en présence d’une oeuvre quasi-parfaite.
Cependant, Paul parvient à effacer cette carence par la valeur de ses créations, aussi trépidantes qu’issues de la nébuleuse (Tangents), ou s’adonnant tout à tour aux deux tendances (Still looking). Un flou lui aussi très « nuageux » orne Like fireflies et on oscille entre embardées haut perchées et élans plus « terrestres », pour finir sur un AWALTZOFLIGHT plus retenu et tout aussi intense, en point d’orgue d’un opus certes exigeant de par son côté expérimental, mais sacrément bien conçu.