Le mélange prend et fait étinceler les neuf titres de Alone in an empty bed, qui dès Etiquette is useless soufflent une fraicheur pop qui évoque le brillant premier album de Yuck. Déjà expérimenté, le groupe solidifie grandement son propos et fait feu de tout bois, d’un bois poppy agrémenté de synthés discrets et de guitares encanaillées qui viennent balafrer la joliesse des morceaux. Wake up alone in an empty bed enchaine sans plier, avec ses saccades rythmiques impulsives et ses choeurs merveilleux, avant Carry on (to carry on) et sa douceur magnifique, le chant venant parfaire le tableau en s’alliant à des six-cordes elles aussi remarquables.
Romantisme dans le ton et ouvertures bruyantes se donnent le change, l’ensemble séduit au plus haut point et on s’entiche vite de l’album, tant dans ses moments de quiétude (6.00 AM et ce John Arne splendide, chatoyant) que sur ses ruades noisy qui jamais ne se départissent de mélodies de fond impeccables.
Camera 237 ayant de plus le bon goût de tenir sur la distance et de ne pas trop en faire (neuf titres au total, ce qui permet de maintenir un niveau constant et optimal), entre Echoes from my brain et ses sautes d’humeur et l’electro-pop spatiale de Nova ruda, il va sans dire qu’avec cet opus, les mecs de Cosenza mériteraient un succès marqué. Ce que confirmera la fin du disque, avec les légères touches jazzy de My wrong words et la trainée noisy de Caledonian Mc Bryne, lent et leste, en conclusion de ce bien bel ouvrage.