C’est quand il drape ses compos d’une chape gentiment obscure (Hybrium sulphate) qu’il est le plus intéressant, en y adjoignant des sons tordus et en haussant le rythme, et il fait preuve d’une belle inventivité, d’une réel don dans la construction d’ambiances prenantes, douce-amères et jamais conventionnelles comme sur The diagram ou Four and a half minutes missing, très belles réussites.
C’est cette touche personnelle, cette quasi marque de fabrique qui rend Reigns captivant et l’opus attachant. La qualité persistant sur sa deuxième partie, que ce soit sur Horse murders, brumeux et aquatique, chanté de façon grave et doucereuse, ou à l’occasion de l’épuré They likes to sleep soft. L’emballage sonore est soigné, légèrement dérangé, et valorise les morceaux, qui ne pêchent que par l’excès de calme dominant. Légère lacune donc, qui n’entache que très peu la valeur de ce The Widow Blades qui nous montre le groupe sous son jour habituel, déviant sans qu’on s’y perde et régulièrement digne d’intérêt. Et qui, surprise, nous livre soudainement un bonus track psyché, cold aussi, assez magistral, bardé de percus insistantes, dont on espère qu’il creuse la voie à venir de la formation anglaise.