Sur Senseless, le ton se fait plus bourru, plus « fuzz », et le groupe parcourt le genre sans s’en écarter mais avec assez de justesse et de diversité pour plaire, tension retenue et élans polis se donnant le change pour former un bel ensemble, qui peut prendre des atours gentiment psyché et s’offre régulièrement de belles envolées vocales (You carried us).
A l’occasion, des cuivres font une incursion dans la pop tourmentée du groupe (Everything you see), dont on regrette juste le nombre trop peu élevé de réelles embardées sauvages. Portugal.The man ayant de toute évidence les prérequis pour se distinguer dans cette option, à laquelle il préfère le plus souvent une trame faussement posée (All your light), qu’un début d’album aux trois titres fringants met immédiatement en valeur en livrant par exemple un Got it all flamboyant.
Il n’empêche qu’à l’arrivée, In the mountain in the cloud honore le style, dans un axe douceur intense/force bridée qui lui sied à merveille et fait de ce sixième disque une belle réussite, qui vaut entre autres à ses géniteurs plusieurs premières parties des Black Keys début 2012 sur notre territoire.