Institut s’investit déjà dans la composition de bandes-annonces pour le festival international du film de La Rochelle, usant de son don pour l’élaboration de climats singuliers dans le cadre de ce bel album de chanson française étonnamment attractive, dotée d’un panel d’ambiances savamment construites.
De surcroît, le verbe est élégant, piquant (Les pensions de retraite), le panel musical large et probant, génial dans ses élans early 80’s (Erreur d’intitulé) tout comme dans la narration lettrée et inspirée de tranches de vie qui génèrent des émotions diverses. L’association des voix charme ((…), superbe), l’acoustique faussement posée du début d’opus aussi (Au beau fixe), et on s’entiche vite de ce beau digipack aux quinze essais envoûtants, entre énergie avenante et « planeries » à l’impact similaire. Dans la première option, Les méduses et son electro 80’s sombre fait son effet, la dualité des chants accroissant le pouvoir de séduction de la chanson, et le climat gentiment dark de plusieurs passages (Installation imprimante) rendent l’album assez irrésistible. La finesse acoustique de Gardien de la paix s’ajoute à ce côté obscur, l’atmosphère détendue de Ils étaient tombés amoureux instantanément et avaient trouvé ensemble un modèle économique approprié également. Des voix songeuses et posées, ou narratives, s’invitent aux festivités, qui rappellent même Diabologum à plusieurs reprises (Les pensions de retraite, encore) et portent cette vigueur et cette pluralité des genres décisive, à la fois racée et libre de choix et dans l’esprit.
On aimera aussi le disque sur ses moments doucement piquants (Capturer l’instant), ses embardées electro-pop accomplies (Je ne peux pas rester), ses ambiances retenues à la limite de l’orageux (Sans aucun lendemain), et la toute fin d’opus, avec Les falaises et une trame cette fois sereine qui conclut joliment une oeuvre singulière et plus qu’intéressante.
Bien beau disque donc, attachant et musicalement libre, aux atmosphères captivantes.