Ici, le groupe managé par Lou Ken, gage de fiabilité, use d’une pop british extrêmement classieuse, qu’il décline avec élégance l’espace de huit titres brillants. De vocaux racés et délicats en tempo variables, Maxime Dheilly et ses acolytes s’appuient dans un premier temps sur une cadence affirmée mais subtile dans sa texture (Chaos), et imposent d’emblée un univers chatoyant, animé par des guitares aux interventions vives. La rythmique n’est bien entendu pas en reste, l’entrelac de voix ajoute au pouvoir de séduction de l’ensemble et l’amorce, réussie, préfigure assez exactement du contenu général. L’excellence mélodique des références de la perfide mais précieuse Albion est ici égalée et Wilfried Vursule, second morceau détendu, vient confirmer la bonne tenue du groupe. Des motifs de claviers sobres étayent le discours des Picards avec efficacité, ceux-ci s’appuyant pour l’heure sur un registre majoritairement apaisé qui leur servira à rallier le plus grand nombre à leur cause. Avant, on les sait capables du meilleur dans ce domaine, de s’adonner à l’élaboration de trames plus fougueuses, moins clairement pop et tout aussi probantes quant au résultat final.
Passé le finaud Vertuous concept, tout aussi distingué, fait d’un juste équilibre entre allant pop et plages atmosphériques, il s’essayent d’ailleurs à un premier long format, le bien nommé The quest of absolute. Lequel déploie une verve pop estimable et démontre que sur le plan de leur Quête de l’Absolu, Emmanuel Domont, Arthur Dorémus, Arthur Quéhen et Timothée Mourier, ainsi que leur acolyte nommé plus haut, sont sur la bonne voie. Avançant désormais de façon pertinente et réfléchie, ils dotent aussi leur panel de touches acoustiques, sur ce même titre par exemple, soignées et probantes, et font leurs preuves sans faiblir, qu’il s’agisse de chansons courtes ou plus étirées.
Dans la première des deux options, un posé A Confederacy of Dunces valide le bien fondé de leur démarche et une nouvelle fois, beauté pop et éléments plus spatiaux cohabitent sans heurts, une voix floue amenant un cachet supplémentaire. Puis le court mais alerte Antépénultième part. 1 insuffle une énergie bienvenue à The Quest of absolute, de ce fait bien positionné entre les différentes tendances qu’il aborde.
Suivi par sa « Part. 2« , plus longue et ponctué par une basse charnue, un rythme alerte et une instrumentation inventive qui accouche d’une pop déviante, il inaugure une fin d’album qui jamais ne perd en intérêt.
Back to the kingdom, ultime réalisation d’un retour gagnant, qui exige confirmation mais présente un groupe fringuant, venant ensuite créditer le constat, fort de ce savoir-faire pop qui fait la différence et représentatif de la capacité des Void à tenir la distance sur tous les formats.
Qualitatif de bout en bout, de surcroît bien présenté, The Quest of Absolute -qui précède, soulignons-le, un single à venir d’obédience rockn’roll très certainement estimable- marque donc une jolie renaissance pour The Void, à suivre de près et qui nous réserve, compte tenu de cet essai réussi, de belles surprises à venir sur le plan scénique et discographique.