Le programme était donc éclectique et attrayant et à l’arrivée, disons-le sans détour, seuls les Kills, excellents, se seront réellement distingués. Violent Scaredy Cats et ses bonnes chansons, influencées entre autres par Arctic Monkeys mais auxquelles le groupe s’emploie à donner une orientation plus personnelle, ce pour quoi il semble doté des prérequis nécessaires, a donc ouvert le show de façon agréable, laissant augurer d’une suite de choix.
Que nenni! Suit une Mademoiselle K n’ayant de rock que les quelques fulgurances qui traversent son registre plat et inoffensif, pourtant acclamé par un parterre de fans ravis de son verbe peu imaginatif. Passons…et tenons-nous prêts pour The Do, qui n’a rien inventé et, s’il s’efforce de jouer selon un panel large, donne l’impression d’étaler au grand jour des compos maintes et maintes fois pratiquées par d’autres, sans surprise ni inventivité avérée. C’est « beau », certes, mais c’est là le seul véritable atout du duo franco-finlandais, aidé dans sa tâche par des musiciens additionnels, au sein desquels se tiennent des cuivres dont on aurait aimé qu’ils ponctuent l’intervention du groupe d’embardées plus déviantes.
Las, le moment est venu de reprendre espoir avec Metronomy, espoir pour ma part mesuré au vu de leur dernier opus, surestimé à mon goût. Et en effet, les londoniens, bien que novateurs dans l’esprit, ne s’extirpent que très peu du panier de crabes des combos electro-pop actuels, se montrant même ennuyeux l’espace de certains titres et, à l’instar des groupes invités, insuffisamment créatifs, dans une moindre mesure cependant comparés à ces derniers. On sent une volonté de se détacher, de proposer autre chose, mais le résultat est pour l’heure encore trop commun, lisse et impersonnel.
Arrive alors le duo qui parviendra, lui, à rallier les suffrages et livrera une prestation remarquable, puissante et dotée d’un son énorme que doublera une attitude délibérément rock aucunement fabriquée. Authentiques, les Kills et leurs poses notables, leurs morceaux de feu et leur impeccable Blood pressures, qui « subit » bien l’épreuve du live, joué de façon combinée avec leurs perles issues du reste de leur discographie, s’imposent et endiablent le Zénith, unanime et hautement enthousiaste. Parmi les nombreux passages marquants de leurs prestation, un U.R.A fever plombé et puissant, l’inénarrable Last day of magic, No wow, Cheap and cheerful et son groove electro électrisé, le doucereux Black balloon (on peut faire dans le « ouaté » en demeurant intéressant, en voilà l’éclatante preuve), le bluesy Kissy kissy ou encore Tape song. Un set simultanément sensuel et mordant, qui remet les pendules à l’heure quant au sens de l’attitude rock et tout ce à quoi elle renvoie et déclenche les vivas nourris d’un Zénith copieusement garni. Imprenable, la paire complice à souhait et pour l’heure irréprochable sur le plan discographique donne même l’envie irrépressible de la revoir au plus vite et efface d’un coup la déception occasionnée par le reste.
Soirée mitigée donc, de façon globale, et hautement estimable concernant Alison Mosshart et Jamie Hince dont le Sour cherry résonne surement encore, à l’heure qu’il est, dans les conduits auditifs de tous.