Il y avait donc là de quoi attirer les curieux et la moquette Lunaire s’est de fait retrouvée envahie par un public nourri, nouveau aussi (dommage que dans le lot, certains, voire beaucoup, ne viennent que pour tel ou tel groupe et omettent de se fidéliser), d’abord attentif donc aux chansons d’un François Crimon à l’allure Dylanienne mais musicalement plus proche de Renaud que du sieur Zimmermann. Il n’empêche, son folk joué solo s’avère touchant et bien que le créneau soit déjà éprouvé, le jeune amienois parvient à intéresser par le biais de trames sobres assorties de paroles habiles, qui narrent des tranches de vie dans lesquelles tout un chacun pourra se reconnaitre. Un essai comme Elle est parfaite fait mouche, à l’instar de Chanson pour Lisa, délicat et émouvant, et on comprend finalement que l’artiste ait été mis à l’affiche aux côtés de Pete Doherty le cinq novembre prochain, au Cirque d’Amiens.
Une belle introduction donc, avant Cults et les morceaux d’un bel album éponyme, très attendus.
Comme la veille et sans réelle surprise, le groupe de Madelline Follin, encore une fois très en vue, et Brian Oblivion enchante une assistance radieuse. Il faut dire que sans innover et en jouant des compos déjà usitées par d’autres et en d’autres temps, Cults sert, avec classe et énergie, une belle série de titres réussis, tubesques pour certains, et s’impose en imbriquant élégance et impact sonore. C’est court et ça ne varie pas mais c’est bien joué et orné de touches sonores impulsées par un clavier/guitariste/xylophoniste qui apporte une jolie touche au duo d’origine, tout comme d’ailleurs une section rythmique imprenable, au sein de laquelle le bassiste se distingue autant que son compère en jouant des lignes au relief certain. Le succès auprès de ce public qu’on reverra peu ou prou est conséquent et mérité et si à l’avenir, Cults aura à étoffer le set et son répertoire, tout en gardant un niveau musical optimal, ses apparitions enchantent et régalent.
Très bonne soirée donc, pour conclure, sachant qu’en ce jeudi qui arrive à grands pas se profile le Chokebore de Troy Von Balthazar.
Photos William Dumont.