Purple Monkey Washing Machine
Après une soirée métal à l’impact certain et une autre dédiée à Royal Republic, Tracer et les Poulidoors, la Lune locale mettait, ce jeudi, l’accent sur le rock’n’roll pur et dur et conviait, après les locaux de Purple Monkey Washing Machine, les Allemands de Lynx Lynx qui avaient déjà fait leur preuve dans une autre salle de la ville, la Briqueterie. Le troisième groupe, The sun and the wolf, néo-zélandais valeureux eux aussi programmés, s’étant malheureusement désisté, les amienois ouvrent donc le bal et envoient un rock acéré du plus bel effet, plus cohérent que lors de leurs prestations précédentes, agrémenté, de plus, de nouveaux morceaux. Rageur et auteur de mimiques spectaculaires, à l’image d’un bassiste remonté, le trio mené par Anthony dépote et joue compact en ayant le bon goût de diversifier un registre assez clairement influencé mais de bonne tenue.
Purple Monkey Washing Machine
Bien évidemment, son set déclenche les hourras d’une foule acquise à la cause des trois bonshommes, qui démontrent une belle avancée et, lorsque leur univers aura gagné en personnalité, plus ouvertement détaché d’influences connues…et reconnaissables, trouveront une place de choix dans la hiérarchie musicale régionale, voire mieux.
En attendant, PMWM maitrise son jeu, s’impose grâce à des morceaux solides, et dégage parfaitement le terrain pour le quatuor 50% masculin/50% féminin qu’est Lynx Lynx.
Lynx Lynx
A l’image de son prédécesseur, celui-ci joue un rock’n’roll garage toutes griffes dehors, aux fulgurances bienvenues, et parcourt le spectre rock sans hésiter à bifurquer sur des plans blues/psyché parfaitement exécutés. S’ajoutent à cela le visuel des deux demoiselles, l’une énergique, l’autre plus charmeuse et tout aussi accomplie musicalement, et une variété un peu plus accrue que chez Caillou and Co, sans enlever bien sur à au mérite de ces derniers. Avec un batteur à la frappe massive et infaillible et un chanteur-guitariste tout en mouvement et attitudes « rockissimmes », il va sans dire que le groupe de Dortmund, soudé, convainc à son tour et confirme ses indéniables aptitudes. On n’invente ici rien, mais on se montre à la hauteur de ses inspirateurs et on joue bien, à la fois avec conviction et une vigueur inébranlable. Des passages apaisés adoucissent le tout sans perdre l’esprit, et on vit au passage un bon moment de plus avec les Allemands et dans cette précieuse Lune, la célébration du 50ème anniversaire du jumelage avec Dortmund, et la 40ème de celui mis en place avec Görlitz, se voyant donc parfaitement mises en son. Avec, soulignons-le, le concours d’Amiens Métropole et du label Mother Buzz qui, espérons-le, réitèreront sans tarder ce genre d’initiative.
Photos William Dumont.