Sur cet album, il laisse libre cours à sa passion pour la synth-pop et une époque dont l’opus en question fait rejaillir les plus belles heures, le gonze étant influencé, on ne s’en plaindra pas, par le Warm leatherette de The Normal.
Cependant, sa maitrise et l’étendue de son registre dépassent ce à quoi renvoie ce morceau et, partant d’un instru nommé Ed bishop, cosmique et obsédant avec ses sons répétés, il en arrive à un It’s just a ride lui aussi marquant bien que moins rythmé, fort de ses propres atouts synthétiques.
Entre deux, on est servi et Pop idol, chanté d’une voix presque crooner, se pose en tube electro-pop de taille. Juste après, c’est un hymne sombre et clair à la fois, proche de Depeche Mode, qui nous est adressé sous la forme de l’excellent Punk’s not dead. Plus long, ce morceau porte des influences rock et égale facilement la troupe de Dave Gahan, avant que Claire Wilcock ne fasse entendre sa voix charmeuse sur ce David Bowie had a discotheque fatal par ses gimmicks sonores géniaux, son allant et son côté irrésistiblement dansant.
On est gâté au point d’en oublier que l’album ne contient que huit titres dont le cinquième, V.I.P., envoie une electro-pop-rock imparable, aux « backing vocals » envoûtants. Carney possède une faculté à créer, à trouver des sonorités décisives, dont peu peuvent se targuer, et bâtit des hymnes assez bluffants. L’instant suivant, Game over et son refrain qui reste en tête, appuyé par des synthés fluets une fois de plus primordiaux, enfonce le clou et consacre l’anglo-belge, qui s’offre ensuite le luxe d’un autre format étendu, We love drugs, énergique et incoercible, d’esprit rock et porteur d’étonnants entrelacs soniques. Puissant et entêtant, cet essai, avant le It’s just a ride de fin, fait de Suburban robot un des disques electro-pop-rock d’époque, réhabilité avec dextérité, un des musts de la rentrée musicale.