Le résultat est assez bluffant, même si au vu de la clique formée on ne s’en étonne guère, et consiste en une sorte de hip-hop accommodé à toutes les sauces, où Funken gère l’instrumentation et Ira les voix. une sensibilité pop magnifie l’ensemble (Best day) et l’inventivité de la paire fait le reste, tant et si bien qu’on l’impression, à l’écoute, de se trouver ne présence d’un album de fusion novatrice et accomplie. On navigue d’un hip-hop hautement musical, groovy et chanté avec classe (What the cannibals do) ou évoquant Soul Coughing (We want to be numb), à un Google it rock dans l’esprit, alerte, qui élargit le rayon « réussites » de l’opus.
Tous les titres valent l’écoute soutenue et le rap plus « normal » de Hater prend ensuite le relais, suivi des soubresauts funk-fusion de Happy father’s day, également orné de beaux motifs synthétiques. La dernière minute de cette chanson, géniale, affolée, s’ajoute aux nombreux temps forts décelés sur le disque, puis on fait dans les sons à la Beastie Boys/Run Dmc sur Boy with a balloon, giflé par de brefs mais très secs accords de guitare rock. Le hip-hop domine, mais de façon hybride, et se fait de nouveau entendre sur Mango in a coconut tree, rythmé et porté par une basse insistante et des voix obsédantes.
Single friends et sa guitare subtile, lui aussi vif et bien breaké, de même que Tits (feat.Mesparrow), superbes réussites confondantes d’évidence, ajoutent ensuite à l’intérêt de cet ouvrage collectif spontané. Et pour finir, You’re so broken, animé par cet allant pop-rock vivifiant et magnifiquement orné, puis Some kind of animal, étincelant, poppy à souhait dans le décor sonore, chatoyant, apportent la touche finale à une bien belle réalisation, mise ne place par des musiciens hautement inspirés et dont l’association entraine d’imparables bombinettes fusionnées.