Ses morceaux s’avèrent créatifs mais gardent, malheureusement, cet air de déjà entendu et Glass, bien qu’étant en certaines occasions de bonne facture, entre autres sur un John marqué par des guitares acidulées, et Martinez ne fait qu’évoquer ses influences sans parvenir à s’en affranchir réellement. Le sombre What if you fait lui aussi illusion et on la sent apte à créer, à imposer un ouvrage plus personnel, moins neurasthénique aussi tant ses titres sombrent parfois dans le lancinant. De trip-hop en electro suave, elle tient ça et là ses promesses (I don’t know how to act here) mais s’en tient à des formats finalement classiques et dénués d’ innovations significatives, ou plutôt trop peu pour qu’au final on en retienne la texture.
En outre, elle privilégie l’option douce de façon quasi-systématique et use de cordes elles aussi sans surprise (Gesso puis Heartquake), qui font qu’à l’arrivée, Glass risque de lasser et ne fera pas date, quand bien même les amateurs d’electro-pop y trouveront de quoi se satisfaire. On attend donc de Pamela Martinez qu’elle creuse plus avant, à l’avenir, le filon d’un territoire musical personnel et moins poli, ce qu’elle est visiblement en mesure de faire au vu des bonnes idées déployées sur quelques-uns de ses morceaux.