Freewheelin Charlie
Trois formations de qualité supérieure, à commencer par le jeune Freewheelin’ Charlie, venu lui de l’hexagone et et alliant guitare folk et voix -et grande sensibilité- juvénile, dont le seul « défaut » serait peut-être de manquer légèrement de folie, mais dont la prestation, belle à voir et à entendre, l’aura mis en évidence et, on l’espère, révélé au plus grand nombre.
La paire galloise assurant ensuite un show de haute volée, « wild » et digne des duos les plus en vue du moment, bourré de riffs percutants, d’expressivité gestuelle et qui marque chez les britanniques une cohésion qu’on ne peut remettre en question, la soirée était lancée sous les meilleurs auspices et d’ores et déjà chaude et enthousiasmante, dans l’attente de cette tête d’affiche intrigante et, mes modestes lignes ne sauraient suffire à l’exprimer, tout bonnement magistrale. Incandescent, parfaitement exécuté, le rock insoumis et sans concession aucune d’Henry’s funeral shoe aura donc mis sur le flanc le public, fourni, de la GAM.
Le moment était donc venu d’accueillir le ressortissant de Goa, venu en France à l’initiative de Cédric de la Chapelle, musicien lyonnais ayant fondé The Ginger Accident et ayant enregistré avec, captée a capella, la voix du vieil homme, pétrie de classe, rencontré sur ses terres. Et là, comment l’exprimer….le quintet ainsi constitué, soudé, musicalement non seulement novateur, aussi feutré qu’incisif, transporte et envoûte une assistance aux anges. Communicatif, parfait alliage entre jeunesse et « ancienneté » distinguée, entre modernité et références rétro parfaitement assumées, un groupe de génie s’impose à tous et déploie une trame passionnante, faite d’une série de morceaux imparables (Brunette blonde, Money mama et les rafales de clavier de Denis Troufleau, le jazz rock façon Tom Waits endiablé de When are you comin’ home, Give me your love et sa voix très crooner, imparable, et quoiqu’il en soit tous les morceaux issus de Sunny side up, premier long-jet de la troupe). De ceux qui, doués et basés sur le partage, le brassage et la passion, assortis d’une dextérité impressionnante, Slow Joe & the Ginger Accident, révélé aux Transmusicales de Rennes 2009, se trouve être, sans conteste, l’une des claques scéniques les plus marquantes de ce début d’année musicale, et ponctue brillamment l’amorce d’une nouvelle saison flamboyante.
Photos William Dumont.