L’album ainsi généré constitue un tout soudé mais loin d’être linéaire, qui oscille entre climats presque trip-hop aux guitares géniales (Brothers and sisters), la voix de Mélanie enveloppant le tout de ses atours à la fois sucrés et brumeux, shoegaze bruissant au tempo saccadé (l’enchainement Blood blood blood!!/Heartcore, excellente ouverture), pour ensuite intégrer des éléments electro, le rythme des morceaux, vif et haché, contribuant à l’originalité du tout (Lost generation). L’ère shoegaze y est actualisée avec une belle créativité et un esprit nouveau, comme sur Outside qui semble émerger des limbes et suscite, à l’instar de bon nombre d’autres essais, une forme d’addiction sonique à laquelle il est difficile de résister. Ceci par l’intermédiaire de sons envoûtants et imparables.
Stylistiquement comme dans l’esprit, Unison est précieux et définit les contours d’un genre novateur, intéressant jusque dans ses côtés « Loveless » (Arp quad rollerskate) ou lorsqu’il impose un amalgame clarté-obscurité superbement dosé (Darkness). Ce disque, c’est dans une certaine mesure l’alliage du clair et du sombre, de la pureté et du noisy, agrémenté de tempi electro changeants (Intimacy), le tout sur fond de sonorités décisives.
C’est aussi le cas sur First degree, opaque et bien breaké, aux guitares plombées et éthérées (là aussi, le duo se distingue), ou sur un Put your hands in the air usant à l’envie de motifs sonores, et de voix samplées, plus que judicieuses. Harmless instaure ensuite une cadence plus vive et, on ne s’en étonnera plus, un entrelac de sons démentiels assurés par Julien, l’élément masculin de la paire.
Ceci étant, on peut ensuite se contenter d’un Omer…dispensable car court et avant tout destiné à conclure tout en servant d’interlude, qui ne gâche en rien l’énorme qualité d’un premier jet qui peut autant dérouter que passionner. A ceci près que tout auditeur un tant soit peu persévérant y trouvera, du point de vue sonore et dans les sensations éprouvées, un grand bonheur.