On se régale autant d’un Screaming idiots incoercible, court et frontal, au chant enragé, que de Derby et son apparente sérénité de départ qui prend ensuite des atours plus tourmentés, et le niveau des neuf titres écoutés ne faiblira pas ni plus, parfait par la noise-jazz de Clever white youths qu’une voix masculine singulière, qui évoque..Les Claypool, vient elle aussi mettre en valeur. Chaque titre envoûte et dépayse, use d’un panel d’ambiances larges et adroitement fabriquées, à mi-chemin de la « normalité » et d’une spontanéité plus expérimentale.
Who’s my favourite, saccadé, s’appuie sur des giclées de sax racées et torturées, puis un climat sombre et vaporeux émane de On the roof, avant que ne se profile le long format de Kniee. Génialement uniforme dans son enrobage, tout au moins dans un premier temps, magnifié par l’organe de Madame Shériff, ce morceau s’emporte ensuite et impose de bien belles bourrades soniques tout en haussant le rythme. Magistral, il résume à lui seul ce que fait et crée Trunks, et justifie, allié aux autres essais, la kyrielle d’avis favorables qui risquent de s’appliquer prochainement au groupe.
Enfin, le subtil First train home vient mettre fin dans le calme et l’élégance, toutefois marqués par une cadence soutenue, à ce On the roof diablement abouti, fruit d’un travail à la fois précis et habilement déstructuré par une équipée expérimentée et qui signe là un bien beau forfait.