L’ex GVSB y use d’une trame pop-rock chatoyante, rehaussée par son timbre vocal éraillé (White palaces), qui peut donc se montrer plus agressive (Give us some time), ou se lover dans une discrète enveloppe electro (The greatest) tout en s’offrant un enrobage de cordes lui aussi parfaitement ajusté. Le haut niveau de l’ensemble est préservé sur le folk-rock soutenu, magnifique et incandescent, de Desire is not enough, après une entame irréprochable formée par l’atmosphérique Take care of me, où on retrouve avec un plaisir énorme le chant singulier du bonhomme, et la pop-folk flamboyante et allégorique de Amsterdam again.
Talentueux, Scott, aidé de musiciens au sein desquels on trouve Alexis Fleisig, fait dans la sobriété du point de vue des arrangements et du contenu, et tout en parcourant un éventail pop large, fait mouche sans forcer. On ne s’en étonne guère mais il n’empêche, on s’entiche vite d’Heaven’s alright, même si on l’aurait quelque part préféré plus mordant encore, Steal your life et sa douceur, touchante, laissant ensuite place à Girls of Prague, enjolivé par les violons, leste et puissant, pour une fin d’album exempte de défauts.
On retombe d’ailleurs dans cette délicatesse sur Stay alive, sensible, qui gagne progressivement en intensité, pour finir avec Come to where you are, dépouillé, à la fin lo-fi, qui met en duel violons bruitistes à la Deus et instrumentation noisy, pour un résultat final assez bluffant.
Solide, frappé du sceau de la classe de son principal géniteur, ce deuxième Paramount Styles confirme la pertinence de son orientation, de même que la voie trouvée par le groupe, entre « normalité » et apport personnel de choix et plus déviant.