Jamais démonstratif, le Spasm band fait dans la sobriété et en s’aidant de cuivres (le très free She is the sea auquel des guitares torturées mettent fin), ou en « africanisant » son propos (le dépaysant Griot qui ouvre l’album), signe des morceaux de qualité, animés donc par ces cuivres divers, au spectre large. Les longs formats de ses titres n’influent en rien sur la valeur de Rubber orchestras, qui fait aussi dans le jazz remuant sur Started off as a dancer ou la fusion soul-rock sur Bullet in the rocks. Et même sur les durées les plus osées (Money Stan), le résultat, hautement musical, s’avère être à la hauteur du talent et de l’expérience du bonhomme et de ses acolytes. C’est aussi le cas sur un Speak the name plus vif, au groove funk imparable, l’énergie rock du sextet insufflant un plus à prendre en compte. Ca fusionne en jouant juste et sans excès, avec maitrise, et la fin du disque tiendra elle aussi ses promesses, qu’il s’agisse de Damballah, très afro, ou de Generations, psyché et acidulé, qui ouvre une brèche 70’s dans le panel du groupe et parvient à nous tenir en haleine sur plus de dix minutes.
Varié et cohérent, l’opus mérite donc l’écoute et révèle, pour ceux qui ne le connaitraient pas, un artiste recommandable, allié à des « complices » eux aussi performants.