La clique ainsi formée n’en est pas à ses balbutiements et cette sortie, ahurissante mêle psyché, free-jaz et krautrock avec une dextérité énorme, se mettant en avant dès l’introduction de Murder in the country et ses accents country-folk renversants.
En quatre titres et selon une méthode qui rappelle Red/Tessier/Marinescu, « épicée » par un sax torturé, Squadra Omega captive et passé ces débuts variant d’un folk racé vers des intonations free, le krautrock de Utriusque cosmi II, ponctué par une basse insistante, fait lui aussi mouche sans forcer. Le Nozze Chimiche surprend par sa cohérence en dépit d’éléments musicaux disparates, et crée des ambiances singulières, diverses, superbement construites. C’est ainsi que sur la « face B » du disque, Avviso agli imprudenti et sa voix off et rêveuse, long de près de dix minutes, nous emmène très haut, dans les cieux d’un psychédélisme lancinant, pénétrant, à l’effet insidieux. L’ornement est magistral, sobre et intense, et fait de l’oeuvre en présence une expérience unique, traversée de fulgurances sonores exaltantes.
Il ne reste alors plus qu’à se régaler du trop court Copper, dont l’allant et la verve sonique auraient mérité qu’il se développe plus avant, et qui conclut un quatre titres formidable, digne des productions signées Macina Dischi.