Le propos ne varie pas, c’est peut-être là la seule réserve à émettre, mais chacun des morceaux sonne comme un hymne du genre développé, et Destroy capitalism anarchy, à la cadence mesurée, inaugure le tout sous les meilleures auspices. On trouvera en fin d’album un dub acide dont la troupe a le secret (Rue Buffon), et dans l’intervalle, le rapide Hardtime for dictators et ses choeurs reconnaissables, marques de fabrique entres autres de la famille BH, ou Pride and glory, auront confirmé la bonne tenue de l’amorce de Hear this.
On le sait, Pit Samprass et ses collègues n’ont pas leur pareil pour mêler mélodies marquantes et verve sonore, et déclinent cela à toutes les sauces sans se disperser, entre un Cheat and lie débridé, un Who’s got the herb plus posé qui élargit sa palette et le fonceur Twisted thoughts qui les voit laisser libre cours à leurs penchants pour la « speederie ». Tout est ajusté, accompli, et fait de chaque sortie du groupe une entité fiable et reconnaissable. C’est ensuite la basse virevoltante de Hide and seek, ses riffs bourrus et ses « backing vocals » urgents qui font leur effet, puis Autistic, représentatif de l’orientation dominante de l’opus, moins frontal et peut-être, du coup, plus marquant encore, ne se montre pas moins significatif. La contestation est certes usée, mais toujours de mise, et surtout, elle accouche de morceaux sans faiblesses, que Christmas day et ses guitares fines valideront de façon définitive, tout en privilégiant l’option première de Hear this, avant Six feet down qui nous rappelle que dans une veine alerte breakée comme il le faut, les Burning maitrisent tout autant le territoire.
Avec le Rue Buffon évoqué plus haut, on tient un nouveau disque solide, estampillé Burning Heads, qui marque un léger changement dans la continuité et dans la qualité la plus affirmée qui soit. Dans la perspective de voir, dans les semaines qui suivent, le quatuor nous en gratifier dans les conditions du live.