Muzzart était bien présent aux Eurockéennes 2011 de Belfort, et vous propose trois live-reports correspondant chacun aux trois jours de festival. Cet article est le troisième, dimanche 3 Juillet.Le début d’après-midi étant chargé en conférences de presse, c’est à 17h15 que les hostilités s’ouvrent à nous, avec Hit By Moscow. On fait le pari osé de laisser de côté Moriarty, non sans appréhension. Les dijonnais ne remuent pas trop, et l’harmonie émanant de leurs compositions nous saisissent d’emblée. Quelque part entre folk, pop et indie, la musique du groupe est aussi agréable que leur maîtrise de la scène est manifeste. Ils en jettent les petits, et nous, nous sommes sous le charme !
Une heure plus tard, juste à côté, se produit The Do.
Sur scène, dorénavant accompagnés par une multitude d’instruments, Dan et Olivia partagent leur dernier album et les pépites du premier plein sourire, et sans réfléchir. Il est toujours bon de redécouvrir en live la charmante franco-finlandaise et son partenaire, de qui découlent encore les mélodies pop, hip hop, tribales et presque psychédéliques des deux albums à leur actif.
A 19h, il nous était impossible de rater le sympathique et rêveur Philippe Katerine dont la conférence de presse quelques temps avant fût drôle et rafraichissante. Autant dire que c’est la même chose sur scène, entouré de ses « Katerinettes » et honteusement mal fringué, entonnant ses hymnes de second degré et de paroles si simples qu’il ne peut qu’être le seul à les chanter.
Nous partons rejoindre la grande scène sous le soleil et une pluie de bananes lancée par la foule comme il était prévu depuis quelques mois sur Facebook.
Et ce n’est pas Liam Gallagher qui nous demandera de le laisser manger des bananes tout nu sur la plage. On redescend sur Terre pour voir Beady Eye, plutôt moins drôles et trop sérieux, et admirer l’attitude prétentieuse du leader charismatique, qui tombe parfois dans la parodie de lui-même. Qu’importe, il fait le show et tout le monde joue le jeu, sauf que le set devient un brin ennuyeux. Mais on ne boude pas le plaisir d’entendre « The Roller » qui nous rappelle qu’aux Eurockéennes, nous sommes un peu ailleurs. Libres, assoiffés de musique, en vacances, dans la douceur ambiante de Belfort.
Hit By Moscow
La nuit tombe et il reste dans notre programme trois gros morceaux à voir, non des moindres.
Arcade Fire tout d’abord, et nous sommes installés aux premiers rangs. Je pourrais dire que le set fût intense, que l’enchaînement d’autant de chansons de qualité est une liesse immense, que même se prendre des coups de coude ou se demander comment respirer n’est absolument pas un problème quand raisonne « The Suburbs ». Je pourrais dire que le groupe n’est pas avare de partage. Mais sans faire jouer les violons (je laisse le soin à Sarah Neufeld de le faire) et sans trop de sentimentalisme (oui, quand même un peu, ok), tout ça ne se dit pas mais se vit, en live, avec eux.
Après tant d’émotions, nous bravons deux choses insupportables pour assister à l’électro punk expérimentale de Crystal Castles : le sable (ou la poussière, c’est selon) et les chansons paillardes. Quand ces dernières s’arrêtent, c’est la poussière (ou le sable, du coup) qui virevolte. Ca bouge, ça pousse, ça pogote violemment, tout le monde veut toucher Alice Glass, ensorcelée comme à son habitude, les yeux dans le vide. Si on arrive tout juste à voir à trois mètre à cause des nuages de poussière naissant sous nos pieds, on arrive aussi tout juste à entendre. Il est parfois même difficile de reconnaître aussitôt quelle chanson se joue. Quel gâchis, quand on sait de quoi Crystal Castles est capable en live. Nous sortons tant bien que mal, avec beaucoup plus de mal quand même, de la foule et la Grande Scène est déjà prise d’assaut pour le dernier concert de l’édition 2011. Et c’est légitime.
Arctic Monkeys, capables de décevoir parfois, a plutôt fait forte impression. Une succession de tubes, les anciens et les nouveaux, le tout dernier album, du rock, des riffs, la voix d’Alex Turner. L’un des meilleurs sets, les trois jours confondus, et la jubilation de redécouvrir les titres d’un groupe merveilleux.
En rentrant dans l’ambiance petit à petit, la presqu’île des Eurockéennes était devenue la notre durant trois jours, nous étions ailleurs mais chez nous à la fois, et il fût bien difficile de quitter les lieux.
___Retrouvez le LIVE REPORT des jours suivants :
Eurockéennes de Belfort (VENDREDI)
Eurockéennes de Belfort (SAMEDI)