Ici, il s’agit de Faris Badwan de The Horrors, associé à Rachel Zeffira, musicienne classique de formation et il faut le dire, le résultat est souvent à la hauteur. On trouve sur l’album des perles sombres, chantées à deux avec brio (Face in the crowd, cold et entrainant), et le morceau d’ouverture, l’éponyme Cat’s Eyes, nous place dans de bonnes dispositions, en s’aidant pour ça d’un groove sombre irrésistible et d’un charme rétro décisif. Seule la cohabitation avec des titres plus intimistes, tels The best person I know ou I’m not stupid, désarçonne quelque peu. Mais la demoiselle, douée, tire son épingle du jeu dans ce domaine et finalement, complète de belle manière un disque solide. Not a friend le prouve, délicat certes mais habillé d’une chape sonore à la fois douce et obscure.
Dans un registre intermédiaire, Bandit, pur et troublé, à la fois agité et lancinant, se met en évidence, de même que ce Sooner or better, noir et obsédant, d’obédience cold et gothique. Bardé de sons distordus, prenant, il précède un nouvel essai apaisé, The lull, où Badwan chante avec sensibilité, sur une ornement qui se déploie lentement, avec grâce et dans un climat faussement « lumineux », secondé par sa compagne d’un disque, dont on espère d’ailleurs, à l’écoute du rendu, qu’elle poursuivra sa collaboration avec le bonhomme.
Ensuite et pour finir, les accents 60’s d’Over you, aux cordes bienvenues sur un tempo soutenu, puis I knew it was over, commun mais malgré cela bien exécuté, confirment l’intérêt et la bonne tenue constante de Cat’s Eyes, peut-être pas aussi passionnant qu’un Primary colors, voire que Skying, mais tout de même réussi et amené à durer.