Ailleurs, le Brésilien met en son des bruits issus du quotidien, et varie les ressentis, souvent au sein d’un seul et même morceau. La recette a le mérite de l’originalité, mais demande un effort certain d’écoute et d’assimilation et finalement, on ne se laisse prendre au jeu que lorsque le chant des organes vocaux féminins enjolivent Kitty cat, adroitement enrobé et délicieusement dark en dépit de cette voix claire. C’est aussi le cas sur Bedtime stories, lequel marque une fin d’album un peu plus abordable, qui incite à redécouvrir le reste et à y trouver de l’intérêt..de façon limitée, des trames, comme celle de Journeyman, plantant un décor prenant.
L’artiste, en perpétuelle investigation sonore, se perd malgré ces quelques sursaut dans des associations trop improbables, dont je doute qu’elles puissent, une fois « ingurgitées », susciter l’enthousiasme, d’autant plus qu’il privilégie des cheminements quasi-exclusivement instrumentaux, Goto 10 faisant apparaitre, de façon trop brève -dommage car la démarche semble pouvoir apporter un plus à l’ensemble- un chant plutôt enjôleur. En outre, la réitération insistante de boucles et de motifs nuit à la qualité de l’opus, Lost & found illustrant bien ce constat malgré une fin en contraste avec ce qui précède, mais de façon trop tranchée pour réellement intéresser l’auditeur.
Trop « barré », Isam ne dévoile donc que quelques essais accrocheurs et pêche par ses complications, son expérimentation excessive et déstabilisante.