Ce sont d’ailleurs les basses mastoc de VinZ qui ouvrent le bal, sur la new-wave Curienne de Stalingrad!, Torso démontrant de nouveau son excellence dans la confection d’hymnes, chantés en Français, lettrés et placés à la croisée des genres. Guitares affirmées et atmosphériques, ambiance cold et musicalité new-wave enfantent donc un premier morceau de taille, et Des taches sur mon rorschach, à la fois fin et grinçant, lui aussi très The Cure dans les guitares, qu’elles possèdent quatre ou six cordes, valide le bon ressenti qu’engendre ce début d’EP.
On n’est guère surpris -on connaissait déjà la dextérité du duo-, mais la qualité des titres enthousiasme et ceux-ci dégagent un climat singulier. Les synthés ne sont pas en reste, ce sont d’ailleurs eux qui ornent la fin de ce morceau, et une sensibilité acoustique anime S.O.E.N. (Eloge de la seconde place), plus posé, poétique et aérien. Sa fin plus acide réjouit aussi les écoutilles, puis se profile ensuite Elégie nocturne de la troisième zone.
Saccadé, enveloppé par une trame fine aux basses encore une fois déterminantes, entre cadence affirmée et ouvertures cold légèrement noisy, voilà une quatrième aussi probante que ce qui vient avant.
On est sur, avec Torso, de s’offrir un moment, marquant, de bonheur musical déviant et racé, et Je me dissous vient terminer l’ouvrage sur une déclamation par VinZ, entre autres, des genres dont il se réclame l’ « enfant », après une amorce electro/new-wave d’abord dominée par les claviers. Guitares faussement tranquilles, paroles distinguées se mettent aussi en avant, et le tout dévoile une cinquième titre magistral, tour à tour 80’s, cold et rock, à la manière de Torso.
Superbe EP donc, crédible et exempt de tout essai moyen, à classer auprès, par exemple, de l’oeuvre de VinZ en compagnie de Julien Soullier.