ZOE
Le rock high-energy de ce quatuor mené par un guitariste survolté s’avère vite endiablé et proprement irrésistible, quand bien même il ne surprend que peu. La vigueur des musiciens et la qualité de l’interprétation, alliées à des morceaux sans défauts, des riffs massifs aussi, mettent Zoe en avant et lui permettent de jouer un set de belle tenue, doublé d’une attitude enthousiaste et communicative. Let’s get this show on the road, urgent, ou On the other side of the tracks mettent le feu et ressuscitent un hard à l’ancienne, rageur, sans fioritures.L’hommage appuyé, R.A.M.O.N.E.S., est lui aussi joué pied au plancher.
Entre stoner et énergie Lemmyesque, fort de deux albums solides et de plus de dix ans d’expérience, les nordistes font parler la poudre et justifient amplement le choix de formations de renom (Fleshtones, Bellrays, Lords of Altamont, Tokyo sex destruction….) de les prendre en première partie. Avec, cerise sur le gâteau, une reprise percutante de Nice boys don’t play rock’n’roll.
Le terrain est ainsi idéalement dégagé pour Sepultura, Zoe se voyant toutefois « prié » de quitter la scène par un individu virulent. Peu importe finalement, la foule a aimé et le groupe part satisfait, avant une attente courte, que le groupe brésilien va récompenser en débutant par une intro suivie de l’ immense Arise, excusez du peu, pour terminer son show, puissant et compact, par Ratamahatta et Roots bloody roots. Le changement de line-up n’a en rien affaibli Andreas Kisser, aux poses et attitudes toujours aussi marquantes, porteur de jolies chaussettes Sao Paulo FC, et Derrick Green s’en sort merveilleusement, que ce soit par le biais de son chant comme de ses mimiques. Derrière, la paire Jean Dolabella/Paulo Jr assure un train d’enfer, complètement fonceur ou plus « pachydermique » , diablement efficace. La cohésion est évidente, et Refuse/resist vient grossir le rang des titres de feu de l’ex gang des frères Cavalera, comme Dead embryonic cells.
Le tout nouvel album, Kairos, est bien entendu mis à l’honneur, l’éponyme Kairos, justement, permettant à la section rythmique d’affirmer un tempo leste magistral, tandis que Seethe, alerte et saccadé, aux breaks lourds, se distingue lui aussi et offre à Kisser la possibilité de faire feu de tout bois.
SEPULTURA
En ajoutant à ça un Territory magiquement pesant puis, l’instant d’après, plus cadencé, ou encore Choke (tiens, un extrait de Against…) et son obsédant « Choke, choke, choke!! », oscillant tout autant entre rythme leste et élans débridés, et, pour faire bonne mesure, Troops of doom, issu de Schizophrenia, plus quelques autres standards trash mémorables, on prend, en pleine face, une gifle sonore retentissante et salutaire. Sonné et heureux, on quitte la salle en regrettant de ne devoir revenir qu’à la rentrée, en remerciant bien sur le 106 et sa « team » pour cette dernière salve parfaite.
SEPULTURA
En attendant un programme 2011-2012 de même tenue, bien évidemment, qui nous fera reprendre la route du quai Jean de Bethencourt à plusieurs reprises.
Photos Stéphane Lazreg.