Furykane est un groupe qui commence à légitimement faire parler de lui. Il propose avec Fake un album quasi-mathématique, rythmé avec dose et équilibre, ingénieux d’homogénéité. Homogénéité que l’on retrouve, comme une mise en abyme, dans chaque chanson. Je m’explique.
La voix féminine tout d’abord, véritable symbole du groupe, mélodiquement parfaite et ultra-puissante dans le scream, tantôt rugissante et agressive, tantôt sensuelle et affriolante.
La basse, ensuite, capable de proposer du groove, ou à l’inverse de se transformer en bête féroce et lourde, aidée par des riffs destructeurs. Enfin, la production, particulièrement soignée, s’allie ingénieusement avec ce faux-semblant de désorganisation des morceaux, où le calme se mêle souvent à la tempête de manière imprévue.
L’album surprend donc, et chaque écoute livre une clé de plus dans la compréhension des tracks.
Fake ne fait pas semblant, et amène les auditeurs, sur chaque morceau, aisément là où ils le souhaitent. Sur ses meilleurs morceaux, Furykane offre une multitude de visages : du rock crasseux et presque inquiétant sur Soft, du metal fusion lourd et oppressant pour Boogie.
Les trois chansons les plus impressionnantes et maitrisées, enfin, démontrent toute la puissance et l’ingéniosité du groupe, il est très
difficile de ne pas les mettre en mode « repeat ». Bliss tout d’abord, qui ouvre l’album, et son power-metal lourdingue, où la beauté de la voix peut rapidement devenir pour quiconque écoute, une addiction folle. La voix toujours, obsédante sur l’instrumentation reposante et luxueuse d’Absolute Disgrace, ou dérangée sur l’excellente STFU où le tout penche vers la folie, accentuée par la double-pédale plus que bienvenue sur la fin.
Avec Fake, on retient des cinq artistes un brin de fraîcheur inquiétante et de puissance sombre dévergondée. Une belle réussite pour ce groupe à suivre attentivement.