Le sudiste et ex-Sasquatch y balance d’entrée son Adrenalin, dont le chant à été confié à Adelaide Knees, AKA Claire Gapenne, chanteuse du groupe amienois Oregone. Celle-ci, à l’intervention lumineuse, valorise d’autant plus un morceau à l’origine instrumental, et de la collaboration ainsi mise en place résulte une bombe electro-rock des plus probantes. Entre synthés intenses et cosmiques, rythme appuyé et voix à la fois cosmique et affirmée, dotée d’une sensualité encanaillée, guitares brumeuses et énervées, Teenage sin taste signe un nouveau standard du genre, et enchaine ensuite avec Some girls are darker than others.
Tout aussi tubesque, tout aussi éloigné de tout souci de normalité, il s’agit d’une seconde bombe de « dark electro » que cinglent des riffs bien sentis. Chez Teenage sin taste, organique et synthétique font bon ménage et l’inventivité de sa tête pensante permet des rendus d’exception. Que ce soit de façon personnelle ou « partagée », le résultat est de taille, Love kills slowly et son shoegaze mâtiné d’electro, chanté par Wil lui-même, créditant la première option. Refrain entêtant, groove electro souillé, clins d’oeil cold, TST use des artifices qui sont les siens et impose au final un style reconnaissable. C’est aussi le cas sur l’énergique Japanese pleasures et ses voix féminines samplées sur son début, secondées par d’autres empreintes de folie, puis off. L’étoffage est génial, l’enveloppe musicale de choix, à la croisée des genres et des goûts de ce fan des Thugs (son tribute au gang des frères Sourice a été approuvé par Pierre-Yves lui-même), et passé ces essais imprenables, Screen Vinyl Image rend la pareille à Wil en remixant son Love kills slowly.
Les Américains en font une pépite new-wave/shoegaze dotée de scories electro du plus bel effet, aussi intéressante que les titres de leur Interceptors de tout premier ordre, et confirment la pertinence des remixes, qui par leur qualité complètent les essais personnels avec à propos.
Enfin, 12 stories, issu du plus que recommandable My head is a nightclub, se voit remixé par Stolearm, projet Synth Rock Shoegaze initié par Luhje Dallage et basé à Lyon et Montpellier. L’artiste sollicité fait de ce morceau enlevé une dérive atmosphérique prenante, vaporeuse, d’obédience shoegaze, qui met fin à un EP consistant, sans failles et qui vient s’ajouter aux nombreuses réussites estampillées Teenage Sin Taste. En attendant le Sunday lights EP, qu’on pressent tout aussi intéressant.