Ne cherchez plus, vous la tenez sous la forme de ce groupe « familial » au sein duquel tous s’échangent les instruments sans que cela ne déteigne sur la qualité, énorme, de leur production.
Après un premier album datant de 2008, un nombre élevé de dates et le repérage du groupe par une salle de Magny le Hongre nommée File 7, conquise, ainsi que par certaines radios, les ressortissants de Seine et Marne troussent ici six morceaux démentiels, dont le premier, 2000 velociraptors, donne le ton, entre effet « chorale » remarquable et guitares toutes griffes sorties. Les mélodies ne sont bien sur pas exemptes; au contraire, elles se hissent au niveau des Champenois nommés ci-dessus, et des morceaux de Welcome home émane un parfum tubesque, un gout de reviens-y auquel on ne peut résister. L’énergie est omniprésente et quand le groupe instaure une accalmie, c’est pour ensuite relancer la machine de plus belle. De refrains obsessionnels (2000 velociraptors attacking Chevry-Cossigny, essayez donc, après écoute, de ne pas brailler ce refrain à votre tour) en gimmicks de guitare flingueurs (Little life), entre rock noisy et rock’n’roll bas du front, ça pétarade dans tous les sens et la déjante maitrisée de la Famille Grendy atteint les sommets. Les formats des chansons (la plupart dépassent les cinq minutes et de toute évidence, elles continueraient à captiver sur une durée plus conséquente encore) ne gênent en rien l’impression, forte, laissée par l’EP, et après le break apaisé de ce second titre, Black evangile démarre sur une note folk aux voix associées…qui ensuite s’emballe et accouche d’un rock fiévreux, caractériel, de ceux qu’on aime, dont on s’entiche sans tergiverser, animé par une instrumentation parfaite.
Sur la seconde partie de ce EP, la formule folk, sur une trame plus posée, chatoyante, est reprise sur Old rotten radio, de façon rythmée mais retenue et adroitement ornée, puis guitares Pixiennes et chants allant de pair viennent magnifier cette quatrième réalisation.
Vous l’aurez compris, Welcome home transpire le talent et quand retentit la lourde intro de…Welcome home, le groupe balance cette fois un tempo plus leste pour un résultat tout aussi enivrant. Les six-cordes, triturées, font feu de tout bois, les voix se complètent remarquablement, et l’EP n’est pas encore fini que déjà, on brule d’envie de réécouter ses morceaux.
Montgomery’s fever et sa pop-folk aux charmes rétro, superbement troussée, nous y invite à son tour, tout en complétant la palette du quatuor de façon imparable. On se surprend alors à chanter sans relâche les paroles, marquantes, de ces plages sans défaut aucun, et on s’empressera d’ajouter ce groupe, indispensable, à notre classement annuel et au rayon révélations. En lui souhaitant bien sur, ce ne serait que pire logique, de recevoir une reconnaissance, et un support, largement estimables.