Le premier morceau, Drugstore Montmartre, met en scène une voix expressive comme chez, justement, Adam Kesher, et un rythme vif assorti de gimmicks sonores bien trouvés. Et si les qualifie de math ou de signataires d’une soi-disant « pop compliquée », le tout s’impose sans plus attendre, tubesque, doté d’un effet saisissant du entre aux voix associées du sextet.
Il s’agit là du second EP de ces trentenaires talentueux, dont le Pay try donne la cadence du spot publicitaire de la Citroën C4, et les claviers introduisent ensuite un brillant Hey hey, fédérateur par son refrain, saccadé puis alerte et faisant cohabiter math-rock, electro et sensibilité pop. L’organique et le synthétique voisinent pour le meilleur et dans un registre plus nuancé (Série culte), Sarah W_Papsun fait preuve de finesse et à nouveau d’inspiration, en instaurant une trame instrumentale assez spatiale que le chant vient ensuite orner. Nouvelle réussite d’un disque qui ne compte que ça, il se voit suivi, en guise de morceau de fin, d’un Kids of guerilla lui aussi moins rythmé et tout aussi abouti, à l’exubérance vocale fortement appréciable et qui s’emballe sur sa dernière minute pour créer un bel effet de contraste.
On en vient même à regretter que le EP offert ici s’en tienne à ce format car au vu de la qualité qu’il affiche, un maxi-cd, voire un album, aurait été le bienvenu. On attend donc le groupe sur un format plus étendu, où le doute quant à sa capacité à se distinguer est inexistant, et sur les planches où, on l’imagine aisément, il saura enthousiasmer la foule et la mettre en mouvement. Et on s’enivre, pour l’heure et dans l’attente, de ses sonorités déjà disponibles sur disque, dont ce Drugstore Montmartre de tout premier ordre.