VSC
Surprise et découverte étaient de mise en ce soir de mai à la Lune des Pirates,avec le trio electro-rock danois WhoMadeWho, et les locaux Violent Scaredy Cats.
Les premiers, chargés donc d’ouvrir, ont confirmé les promesses entrevues à l’Ouvre-Boite de Beauvais le samedi précédent, faisant valoir entre autres les titres d’un EP de qualité (A weapon in the mind), sorti en février dernier et enregistré à Coventry. Les accointances avec le rock british sont donc confirmées, mais estompées par l’intérêt, l’énergie et la conviction des morceaux joués, les V.S.C. ayant la bonne idée d’en tempérer l’énergie, de la distiller de façon maintenant plus juste. En voie de personnalisation, la quatuor vaut le détour et une fois complètement dégagé de ses sources d’inspiration, il pourra de toute évidence prétendre à un statut reconnu.
Pour l’heure, sa tenue scénique prend de l’ampleur, son registre de l’envergure, et on le suivra donc avec intérêt, le cachet britannique qui lui est logiquement conféré, bien qu’évident, constituant dans le même temps une marque de fabrique fiable et un gage de personnalité certain.
Who Made Who
Un bon moment de rock impétueux donc, avant l’apparition d’un trio dont la prestation, variée et haute en couleurs, allait marquer et mettre en branle un public picard gâté. Dans l’échange, soudé et fort d’une collection de titres electro-rock oscillant entre clins d’oeil aux 80’s (TV friend), rock funky irrémédiablement dansant au tempo plus « cool » (Keep me in my plane), plages portées par une basse rondelette (Space for rent, au refrain mémorable repris en choeur par l’assistance à l’initiative du groupe), et énergie rock impulsée par une guitare incisive, WhoMadeWho s’est imposé en tant que découverte de taille, aucun des morceaux présentés ce mercredi soir ne souffrant la moindre critique acerbe. Son univers brasse les genres sans s’y perdre, sans sonner décousu, et les époques, et les climats qui se dégagent de leur prestation, l’ambiance que les trois ressortissants de Copenhague génèrent, sont bien évidemment à porter à leur crédit. Le tout emporte l’adhésion d’une Lune bien garnie et après leurs compatriotes de Powersolo quelques mois auparavant, c’est une trouvaille de taille qui marque de son empreinte le sol Lunaire.
Who Made Who
En outre, le flux rock de bon nombre de ses titres dote l’ensemble d’une belle énergie, appréciable et ici encore bien distillée, qu’elle soit synthétique ou organique ou comme souvent dans l’association des deux. Et l’instrumentation se met en valeur, entre rythmique carrée, claviers inspirés (des boucles parfaites, aussi décisives que parcimonieuses), voix chatoyante ou plus affirmée et six cordes mordante, en d’autres occasions plus fine selon l’orientation adoptée.
Who Made Who
Pour conclure, il va sans dire qu’en « amuse-gueule » en préalable au Festival Décalages Sonores, l’affiche d’un soir s’est avérée être un régal total pour les amienois de sortie sur le quai Bélu, dans l’attente donc d’une fin de mois de mai tout aussi attrayante.
Who Made Who
Photos William Dumont.