Gderws, groupe issu de la région de Compiègne et pratiquant un post-rock des plus prenants, Swinging Dice, locaux de l’étape signataires d’un rythm’n’ blues racé et savoureux, et les Violent Scaredy Cats, au rock d’obédience british souvent rageur mais nuancé quand il le faut, se sont succédé devant une cinquantaine de personnes, la soirée souffrant de la « concurrence » de deux autres évènements organisés dans la même ville.
Gderws
Gderws, donc, a donc inauguré les festivités, nous gratifiant d’un post-rock de plus en plus classieux et insoumis, bardé de pointes cold et d’échappées rythmiques et soniques bienvenues. Leur registre, déjà probant, s’étoffe et gagne en épaisseur, en finesse aussi dans le même temps, et porte, de façon plus marquée encore, la patte de la personnalité du groupe. A l’image de son leader Colin Labelle, celui-ci affiche une conviction communicative, une belle cohérence et fait preuve d’imagination, se démarquant avec habileté d’influences maintenant lointaines. Celle d’Orka, formation des Iles Feroe auteure de deux albums singuliers et décalés, s’avérant être, pour le bonheur et le plaisir de tous, la plus « évidente » sur deux ou trois morceaux.
Swinging Dice
Le groupe s’est donc fortement distingué, cela va sans dire, dégageant la voie avec maestria pour Swinging Dice et sa prestation….originale, d’une part, dans le style et la formule, et enthousiasmante d’autre part, une bonne partie du public, acquise, se mettant à twister au son des isariens. Leur rythm’n’ blues/ rock’n’roll, dans la lignée directe des 50’s et 60’s, remis au goût du jour de brillante manière, fait d’eux un combo à part, d’une maitrise affirmée, et fait mouche sans coup férir. On ne peut que s’enticher de cet univers au charme rétro certain, aussi fin que porté par une énergie qui jamais ne baisse en intensité, et Swinging Dice, entre guitares stylées, frape précise, chant « d’époque » captivant et parties d’orgue démentes, emporte la mise, complétant ce AB # 4 de la plus belle des manières et se révélant aux yeux et aux oreilles de ceux qui ne les connaissaient pas encore et ont pu faire, en l’occurrence, une découverte de taille.
Swinging Dice
Swinging Dice
Après cette apparition marquante, il importait aux V.S.C. de ne pas se rater, et le quatuor drivé par Richard Allen s’en est lui aussi sorti avec les honneurs, jouant un rock certes encore réminiscent des Arctic Monkeys, mais tendant désormais à plus d’individualité, joué sans écarts, remonté, soutenu, cadencé aussi, mais aussi plus posé en certaines occasions, ce qui lui permet de respirer et de ne pas tomber dans la redite. Aucun morceau n’est à négliger et on sent que le vécu du groupe, maintenant solide, lui est profitable dans le contenu. Entre un chant aux effluves logiquement british qu’on ne peut qu’estimer, une section rythmique à la fois carrée et élastique, sans faiblesses, et des guitares mordantes et volubiles, cette formation qui ouvrira ce mercredi soir pour WhoMadeWho à la Lune des Pirates, c’est dire sa fiabilité, est parvenue à imposer un répertoire certes encore légèrement perfectible, peut-être, mais en tous les cas imprenable sur le plan qualitatif. Et la mission qui lui a été confiée de mettre fin à cet évènement « hors les murs » a été relevée avec panache, sans faux pas.
VSC
Pour conclure donc, cette première en dehors des frontières amienoises s’est avérée être une belle réussite, ne pêchant, si l’on peut dire, qu’au niveau d’une fréquentation qu’on aurait pu espérer plus conséquente mais qui, pour un premier essai de ce type, est somme toute très honorable.
VSC
VSC
Photos William Dumont.